La pluie tambourinant la toile de tente, les infiltrations résonnantes dans une grotte, la toiture poreuse laissant l’orage remplir bassines et poubelles dans le grenier ou le goutte-à-goutte entêtant du robinet mal fermé m’ont toujours fasciné. Ils créent un univers magique et envoûtant, celui d’une immense percussion. En utilisant directement la goutte d’eau comme percuteur, Dropper01, instrument à percussion, explore cet univers.

Production : Le Fesnoy Studio National des Arts Contemporains / 2003

Avec Eros is Eros is Eros, Joachim Montessuis, créateur de composition vidéo-poético-sonore, dans la lignée généalogique de Chopin, de Duchamp ou de Filliou, ouvre la dimension de l’interdit, non par le discours mais par la création d’un état vibratoire qui détermine le flux sensible d’eros. Car avant de dire eros, il faut en sentir le flux charnel. Montessuis propose, avant tout discours, la plongée dans une image de cette sensibilité qui ne fait qu’esquisser, suggérer, montrer sous les traits du voile le désir des corps. Eros, tension du désir, n’est jamais un terme, mais un entre-deux.

La photographe Caroline Pandelé poursuit sa réflexion sur le sentiment d’attraction-répulsion que nous entretenons avec la mort.

 Avec pudeur, elle révèle la dimension sensible, profondément humaine de ce qui pourrait apparaître froid et morbide. A la frontière de l’abstraction, elle pose un regard bouleversant sur l’espace à la fois vaste et étroit qui nous relie à la mort. Cette jeune femme s’exprime avec la maturité d’une artiste engagée, sensible jusqu’au point de rupture et absolument franche : « La promiscuité du détail nous décompose les corps de manière fractale, nous exclue ainsi de ce qui nous est montré. C’est un univers du trop où se mêlent frontalité et discrétion, séduction et répugnance, excès et insuffisance. »

L’installation de Nathalie Talec, Paroles gelées, exposée dans l’un des « Frigos » est constituée d’un réfrigérateur usagé dans lequel est placé un moniteur qui diffuse une vidéo en boucle. Cette vidéo montre un écran givré derrière lequel un personnage féminin apparaît de plus en plus nettement, et qui chantonne de manière continue « Cry me a river ». Au fond du réfrigérateur, un dispositif de goutte-à-goutte remplit un récipient placé sous le moniteur. Comme l’explique l’artiste : « Il y a d’abord comme une intuition, celle de faire fondre du Verbe dans un réfrigérateur. »

De l’eau, une machine réfrigérante et l’image émouvante d’une jeune femme à la voix sucrée. Le dispositif pose avec humour et tendresse la question de la place du corps et du Verbe -à travers un chant et un visage aux traits purs- dans un monde dominé par la machine et l’image.

Avec le soutien et en partenariat avec le FRAC Aquitaine.

Spar Loop, du nom de la société européenne de distribution Spar, reprend cinq logotypes de marques de la grande distribution. Ces logos, retravaillés à l’ordinateur, apparaissent au fil de la projection comme des suites d’images kaléidoscopiques à l’intérieur desquelles il est difficile de reconnaître les marques initiales. L’association du graphisme, des couleurs vives animées par un mouvement centrifuge provoquent un effet quasi hypnotisant.

Avec le soutien du FRAC Aquitaine.

Vision Factory est un logiciel développé par Julien v3ga Gachadoat. Cet environnement permet de développer des animations interactives en temps réel en utilisant comme source d’information des images provenant d’une caméra. L’utilisateur positionné devant la caméra influe sur l’image générée par l’ordinateur en agissant par exemple sur sa position ou bien sur ses mouvements. Les informations ainsi récoltées sont traitées et analysées pour être restituées sur un écran sous diverses formes.